Déclaration FSU 72 au CTSD 1er degré du 9 avril 2020

Ce CTSD se déroule dans un contexte particulier :

- Le confinement, à travers les nouvelles dispositions réglementaires permet la tenue de cette instance dans le cadre d’une audio-conférence, cadre qui restreint considérablement les échanges entre les représentant-es du personnel et l’administration. Pour notre organisation, il est clair que ces dispositions ne peuvent avoir qu’un caractère provisoire, et en aucun cas devenir pérennes. Pour les prochaines instances qui auraient lieu dans le cadre du confinement, nous demandons qu’elles puissent se dérouler au moins dans le cadre d’une visio-conférence.

- Les annonces sur les fermetures en zone rurale conditionnées à l’accord des maires, ainsi que celle plus récente sur une dotation de 60 postes pour notre académie, 19 pour notre département. La FSU acte comme une première avancée l’augmentation de la dotation académique et départementale de postes d’enseignant-es pour l’école primaire. Avec les parents et les élu-es, elle n’a eu de cesse de revendiquer des moyens supplémentaires pour faire face aux besoins des écoles. Les batailles menées ces dernières années par la communauté éducative semblent avoir été entendues, à tout le moins le Ministre n’a sans doute pas voulu risquer d’ajouter de la colère aux difficultés actuelles. Ces créations constituent un début de rattrapage pour le service public d’éducation. Il s’agira dans les mois à venir de répondre aux inégalités reconnues de tous dans le système éducatif, inégalités que le contexte actuel a rendu encore plus visibles. Ces créations amorcent une baisse de la moyenne du nombre d’élèves par classe qu’il faudra inscrire dans la durée. Elles ne sont pas encore suffisantes, notre département à l’instar de ceux de l’académie restant encore au dessus du taux moyen national d’encadrement des élèves.

Nous resterons attentifs au respect de l’égalité des services publics sur l’ensemble du territoire. La FSU estime que l’augmentation de la dotation est une réponse aux fortes pressions exercées par le terrain, et en particulier le monde rural ces derniers temps. L’annonce du Ministre que les fermetures dans les écoles de moins de 5000 habitant-es ne pourraient se faire qu’avec l’accord du maire conduit à une limitation du nombre de ces fermetures. C’est un point positif dont se félicite la FSU72, à l’initiative de la charte « Pas de village sans école ». Pour autant, la FSU 72 pointe le risque d’une nouvelle étape vers la territorialisation de décisions qui relèvent du service public national, qui se doit de garantir l’équité de traitement pour tous les territoires.

Cette carte scolaire et celles à venir doivent prendre en compte tous les types de besoins et tous les types de postes : Réseaux d’Aide, postes supplémentaires pour répondre aux besoins éducatifs particuliers, postes de remplacement permettant à la fois de remplacer les congés divers (maladie, ou autres) et les départs en formation, formateurs… Après cette longue période de confinement, le retour en classe va être très difficile pour de nombreuses et nombreux élèves, nous devons avoir les moyens de les accompagner, et le rôle des personnels de RASED en particulier va être très important. Il en va de même pour les autres postes d’ASH (ULIS écoles, référents). Nous faisons le constat que les documents fournis en amont de ce CTSD ne font pas de propositions en ce sens. Nous nous interrogeons par ailleurs sur la gestion des dossiers traités par la MDPH, actuellement fermée.
Concernant les mesures figurant dans ces documents qui nous ont été transmis, nous nous interrogeons sur les critères qui ont conduit à ces propositions, certaines situations similaires ne donnant pas lieu aux mêmes propositions. Nous demandons à ce que ces critères soient présentés en préambule aux échanges. Nous demandons également que soient précisées les conditions de mises en œuvre des dédoublements de classe de Grande Section en éducation prioritaire, et souhaiterions également savoir si (et comment) la prescription ministérielle d’effectifs limités à 24 élèves en GS et CP dans l’ensemble des écoles a été prise en compte.
Nous souhaitons aussi que soit explicité le changement de paradigme qui permet que les CP et CE1 dédoublés puissent prendre désormais la forme de cours doubles, ce qui précédemment n’était pas possible.

Nous demandons également que soit explicité quand et comment le CDEN où les mesures définitives seront entérinées se tiendra. Est-il prévu également, comme cela se passe habituellement, un CTSD d’ajustement une fois les inscriptions de fin d’année finalisées ? Si oui quand ? De nombreuses modifications dans les prévisions ont lieu chaque fin d’année, ce phénomène est renforcé du fait de l’impossibilité de nombreuses familles de procéder à cette démarche actuellement.

Il est nécessaire d’avoir le plus de visibilité possible sur la manière dont va se passer la fin de l’année scolaire, tant sur la manière dont le retour dans les écoles pourra se faire et sur les modalités d’affectation, qu’il s’agisse des postes non pourvus, ou de ceux créés dans le cadre de cette instance, et plus largement de l’ensemble des postes susceptibles d’être demandés. A ce titre, nous formulons la demande qu’un calendrier prévisionnel – même s’il doit être modifié - soit transmis qui permette d’apporter aux personnels des éléments de réponse à leurs légitimes interrogations (voire inquiétudes).

Pour conclure, la situation actuelle montre combien le Service Public en général, et celui de l’Education pour ce qui nous concerne, est nécessaire et indispensable pour garantir l’accès aux besoins essentiels de la population, jusqu’à la préservation de la vie. Les politiques visant à le réduire, au prétexte qu’il ne serait pas rentable, ont conduit à la catastrophe que nous vivons. Cette terrible expérience doit servir de point d’appui pour changer d’orientation, en profondeur. Si certains discours gouvernementaux semblent faire acte de repentance, de nombreux signaux montrent déjà qu’il n’en est rien. La FSU appelle les personnels à rester vigilant-es, et à être prêts à se mobiliser pour défendre le bien commun et revendiquer les moyens nécessaires pour que le Service Public sorte renforcé de cette crise.

Déclaration FSU au CTSD du 9 avril 2020

Déclaration FSU au CTSD du 9 avril 2020