Commentaires généraux

1. Les associations des professionnels des RASED (FNAREN ,FNAME, AFPEN) n’ont pas pu participer aux réunions de travail entre le MEN et les syndicats, ce qui est regrettable. Elles ont été reçues séparément par le MEN le 14 avril pour seulement deux heures d’échanges alors que leur connaissance des RASED et de ses spécificités pouvait apporter un éclairage précieux.

2. Ce projet de texte rédigé et communiqué au 16 / 04 /09 est très réducteur, simpliste et appauvri, véritable « coquille vide » par rapport à la circulaire 2002-113. Nous ne sommes plus dans une perspective de cycles .La mise en œuvre des objectifs fait l’impasse sur la diversité des élèves.

3. Les missions des personnels RASED sont mal définies ne permettant pas d’identifier clairement les spécificités de chaque enseignant spécialisé créant ainsi la confusion.

4. Il n’apparait pas tout le travail relationnel qu’apportent les personnels de RASED. L’aide se cantonne en direction des élèves alors que nous travaillons avec les équipes enseignantes, des classes entières quand elles dysfonctionnement, lors de situations de crise dans les écoles.

5. Les trois missions « Prévention, Remédiation, Relation » inscrites dans le référentiel de compétences des enseignants spécialisés ne sont pas réaffirmées alors qu’elles constituent l’essence même de notre travail.

6. La Prévention n’est que très partiellement abordée alors qu’elle a toute sa légitimité dès la maternelle et constitue un moyen efficace et précoce de lutter contre l’échec scolaire.

7. Le travail de Relation qui permet de renforcer la communication et la circulation des informations, la qualité du lien entre les différents partenaires ( parents, élèves, enseignants, médecine scolaire, partenaires extérieurs ) qui permet de prendre en compte les personnes et leurs difficultés respectives n’apparaît pas alors qu’il est aussi au cœur de ces métiers.

8. Rien n’est dit sur la difficulté d’apprendre, la difficulté d’être élève, la difficulté d’être parents d’élèves et le lien étroit entre l’affectivité et les apprentissages. C’est une conception de l’école réduite à la transmission des connaissances qui oriente ce texte dépourvu d’humanité.
9. Il n’y a pas de référence à la structure CLAD qui est une réponse adaptée à la difficulté d’un certain nombre d’élèves.

Détails

– Introduction

« dès qu’un élève rencontre une difficulté, les aides nécessaires doivent lui être apportées » On se précipite ....prendre le temps d’évoquer cette difficulté avec l’enfant, avec sa famille est une étape indispensable. la notion d’ « expertise » a une connotation de diagnostic médical, l’équipe du RASED apporte, et chacun avec sa spécificité ? un éclairage et une aide à la compréhension des difficultés. L’approche croisée des regards et points de vue sur l’enfant disparaît.
Les aides spécialisées semblent être une solution après le reste, en plus, dans une vision linéaire des propositions d’aides. Face à la difficulté d’un élève, on ne met plus différentes réponses en perspective.
Le texte parle « d’enseignants spécialisés et de psychologues scolaires », on peut regretter l’abandon des dénominations précédentes à savoir rééducateur et maitre d’adaptation qui professionnalisaient les personnels des réseaux.

– Paragraphe I

On ne parle que d’ « élève » en faisant abstraction du Sujet apprenant, avec son
évoquait la possibilité de lier difficulté scolaire d’un élève à sa sphère privée et son
environnement social.
Il manque surtout la référence à l’enfant dans l’élève, d’autant que l’on parle de la maternelle.
On évoque une « mobilisation immédiate des dispositifs d’aide », l’entretien avec les parents, premiers concernés, préalable à toute prise en charge est absent du texte.Ils ne sont évoqués qu’après l’écriture du projet alors qu’ils doivent en être partie prenante ; De fait, ils en sont exclus.
On ressent la nécessité d’une réponse dans l’urgence, or on sait combien la notion de temps est importante dans la l’analyse de la difficulté et la recherche de la réponse d’aide la mieux appropriée.

– Paragraphe II

« Selon les besoins des élèves, l’aide proposée peut être à dominante pédagogique ou à dominante rééducative. » Comment doit on alors considérer les interventions des psychologues ? Ne sont elles plus des aides aux élèves en difficulté ?

– Paragraphe III

Dans la précédente circulaire ce paragraphe présentait clairement la différence entre les aides à dominante pédagogique et rééducative.
Pour les maitres d’adaptation, on parle d’élèves « aux difficultés avérées à comprendre et à apprendre » mais on omet de préciser que ces cette aide s’adresse à ceux dont la capacité de travail est satisfaisante.
Pour les rééducateurs, toutes les précisions concernant les différents champs d’intervention auprès des élèves sont écartées : qu’il s’agisse de restaurer l’estime de soi, le désir d’apprendre,(ré)investir l’institution scolaire, favoriser les ajustements des conduites émotionnelles, corporelles et intellectuelles ou mettre du sens sur la difficulté. Ces notions réapparaissent plus loin dans les missions du psychologue.

– Paragraphe IV

« Ce réseau est composé de trois types de ressources -maîtres E, maîtres G et Psychologues scolaires- … » Nous sommes donc des « types de ressources » !La notion de dispositif -ressource composé de trois personnels complémentaires ; présente dans la circulaire 2002- 113 a disparu, montrant ainsi une méconnaissance manifeste de la réalité de notre travail, un mépris et une volonté perceptible de ne pas renforcer ce dispositif alors qu’il participe pourtant à la réduction de l’échec scolaire. le texte réaffirme l’autorité et la responsabilité des IEN dans l’efficacité des RASED. Un véritable pilotage n’apparait pas qui s’impose pourtant avec un projet de RASED permettant d’optimiser ce dispositif ressource en rendant lisibles et visibles toutes ses actions. Voir aussi circulaire 2002 -111.
Son rôle n’est qu’évaluation et non organisation d’une politique locale de l’ASH.
Le temps consacré à la synthèse indispensable du réseau n’est pas défini laissant à chaque IEN une interprétation subjective de sa nécessité et les heures de rencontre avec les partenaires, parents, enseignants, services sociaux ne peuvent que dépasser trois heures hebdomadaires.

Le 7 mai 2009

Contribution de syndiqués du SNU72 et membres de l'AREN 72 au sujet de la future circulaire 2009 sur le fonctionnement des Rased

Contribution de syndiqués du SNU72 et membres de l'AREN 72 au sujet de la future circulaire 2009 sur le fonctionnement des Rased