La secrétaire d’État à l’éducation prioritaire, Nathalie Élimas, a lancé sans aucune concertation et sans aucune évaluation des dispositifs actuels les C.L.A. dans huit établissements sarthois et ce dès la rentrée de septembre 2021.
« Donner plus à ceux qui ont le moins. » La philosophie de l’éducation prioritaire reste la même, mais sa forme s’apprête à changer.
Premier « problème » : la plupart des écoles concernées ne sont actuellement pas en éducation prioritaire... Alors que rien ne l’empêchait...
Par ailleurs, le SNUipp-FSU le rappellera sans cesse : ce sont les élèves des grandes écoles et des prépa qui bénéficient (et de très très loin !) des meilleures conditions d’enseignement en France. PAS LES ÉLÈVES SCOLARISÉ·ES EN PRIMAIRE et encore moins celles et ceux scolarisé·es dans les écoles de REP et REP+ !
3 académies, dont celle de Nantes, ont été « choisies » pour « tester » dès septembre, ce dispositif des contrats locaux d’accompagnement (CLA).
« L’idée est d’ouvrir les moyens à plus de publics et à plus de territoires dont les territoires ruraux, oubliés de l’éducation prioritaire », a indiqué Nathalie Élimas, secrétaire d’État.
On croit rêver tant la mauvaise fois est visible. Car, qui depuis son arrivée au ministère ne fait qu’abîmer toujours plus l’École publique ? Qui s’en prend aux enseignant·es et aux AESH en les rendant corvéables à merci. Qui fait fermer des classes comme s’il en pleuvait ? (43 fermetures prévues pour la rentrée 2021 en Sarthe)
En visite à Sablé-sur-Sarthe, la ministre a signé deux de ces contrats, pour deux écoles qui ne sont pas classées en zone d’éducation prioritaire. Sélectionnés selon un ensemble de critères nationaux aussi opaques que discrétionnaires, ces 2 écoles font partie des 172 établissements scolaires retenus, dont 41 dans l’académie de Nantes (14 en Loire-Atlantique, 12 en Maine-et-Loire, 2 en Mayenne, 8 en Sarthe, 5 en Vendée) en bénéficieront.
« Avec ce dispositif, nous inversons complètement la méthode : nous regardons d’abord les projets et les besoins au cas par cas, pour allouer ensuite des moyens spécifiques », annonce la secrétaire d’État.
C’est exact et l’ensemble des personnels devrait prendre la mesure de l’attaque qui se cache derrière ce nouveau dispositif ! Il s’agit ni plus ni moins que de casser le principe même de l’Éducation Prioritaire et d’y substituer des contrats. Or, qui dit contrat, dit engagements pour chaque partie. Et c’est là que le danger se cache !
Quelles seront les contre-parties pour les personnels ?!?
Pour le SNUipp-FSU 72, cette mesure, qui s’inspire directement des systèmes scolaires anglais et États-uniens vise précisément à entamer le démantèlement du service public d’Éducation.
Aux États-Unis, la loi « No Child Left Behind », qui inspire sans doute possible le Ministre Blanquer, qui parle souvent de « ne laisser aucun enfant sur le bord du chemin » a comme point de mire la libéralisation du système éducatif.
Donner peu de moyens et imposer un contrat d’objectif : méthode d’enseignement (fin de la liberté pédagogique de fait), évaluation des enseignant·es à l’aune des résultats des élèves, projet d’école dicté par la hiérarchie, etc.
3,2 millions d’euros pour les trois académies test. C’est à mettre en regard des milliards d’euros engloutis sans contre-partie pour Air France ou Renault/Peugeot. Mais il est vrai qu’il vaut mieux continuer de détruire le climat que d’assurer un avenir à la jeunesse... « Moyens humains et matériels seront ainsi mis à disposition d’écoles, de collèges et de lycées »en fonction de projets sur-mesure". Sur mesure pour qui ?
Établis pour trois ans, ces Contrats Locaux d’Accompagnement seront très probablement élargis à « quelques académies supplémentaires », si leurs résultats donnaient satisfaction... On peut compter sur le Ministre et sa secrétaire d’État... Car, il y a fort à parier que le discours annonçant un satisfecit concernant les CLA a déjà été rédigé !